RÉINSERTION CAPSULO-LABRALE PAR ARTHROSCOPIE (INTERVENTION DE BANKART)

QU’EST CE QUE L’INSTABILITÉ DE L’ÉPAULE ?

L’instabilité de l’épaule est une condition médicale caractérisée par un déséquilibre ou une laxité excessive des structures stabilisatrices de l’articulation de l’épaule. L’articulation de l’épaule est une articulation très mobile qui permet une large gamme de mouvements, mais cette mobilité accrue rend également l’épaule plus sujette à l’instabilité.

Il existe deux types principaux d’instabilité de l’épaule : l’instabilité antérieure et l’instabilité postérieure.

  1. Instabilité antérieure de l’épaule : C’est la forme la plus courante. Elle se produit lorsque la tête de l’humérus (l’os du bras) se déplace vers l’avant par rapport à la cavité glénoïde de l’omoplate. Cela peut être le résultat d’une blessure, d’une déchirure des ligaments ou d’un relâchement des muscles stabilisateurs.
  2. Instabilité postérieure de l’épaule : Moins fréquente, cette forme se produit lorsque la tête de l’humérus se déplace vers l’arrière par rapport à la cavité glénoïde.

Les causes de l’instabilité de l’épaule peuvent inclure des blessures traumatiques, des déchirures ligamentaires, une laxité congénitale, une faiblesse musculaire ou une surutilisation de l’épaule. Les symptômes courants peuvent inclure des douleurs, des sensations de déboîtement ou de subluxation, ainsi que des limitations dans les mouvements de l’épaule.

Le traitement de l’instabilité de l’épaule peut varier en fonction de la gravité de la condition et des symptômes. Il peut inclure des exercices de renforcement musculaire, la rééducation, des changements dans l’activité physique, ou dans les cas plus graves, une intervention chirurgicale pour stabiliser l’articulation. Il est important de consulter un professionnel de la santé pour un diagnostic précis et un plan de traitement approprié en cas de suspicion d’instabilité de l’épaule.

Épaule normale (vue postérieure)
Luxation antérieure de l’épaule

QUELLES SONT LES CONSÉQUENCES DE L’INSTABILITÉ DE L’ÉPAULE ?

Les luxations de l’épaule entraînent des lésions des éléments anatomiques qui assurent la stabilité de cette articulation : ligaments, labrum. De plus des fractures de la tête de l’humérus ou de la glène de l’omoplate sont possibles lors des épisodes de luxation.

Ces différentes lésions entraînent une diminution de la stabilité de l’épaule et favorisent les récidives de luxation. On parle alors d’instabilité chronique ou de luxations récidivantes.

QUAND CONSULTER ?

L’instabilité de l’épaule peut être gênante dans la pratique de certains sports comme la natation, le handball ou le tennis où les luxations peuvent survenir en cours de compétition. Souvent, les patients s’étant déjà luxés à plusieurs reprises l’épaule ont une appréhension à l’armé du bras c’est à dire qu’ils n’osent pas positionner le bras en haut et en arrière de peur que l’épaule ne se déboite.

Parfois, après un ou plusieurs épisodes de luxations, il n’existe aucune appréhension mais l’épaule reste douloureuse. On parle alors d’épaule douloureuse et instable.

Lorsque l’appréhension ou la douleur sont gênantes, il peut être utile de consulter pour faire un bilan des lésions et des traitements envisageables.

QUEL BILAN FAUT-IL FAIRE ?

Le but des différents examens est d’apprécier les dégâts qui ont pu être causés par les différents épisodes de luxations afin de choisir l’opération qui est la plus adaptée pour stabiliser l’épaule.

Le bilan doit systématiquement comporter des radiographies qui ont pour but de voir s’il existe des fractures de la glène de l’omoplate ou de la tête de l’humérus. Ce bilan est souvent complété par un arthroscanner qui est un scanner où l’on injecte un produit de contraste radiologique à l’intérieur de l’épaule qui va permettre de visualiser les éventuelles lésions du labrum.

QU’EST-CE QUE L’INTERVENTION DE BANKART ?

Lorsque les épisodes de luxations se répètent et gênent la vie professionnelle ou sportive une intervention de Bankart peut être proposée. Il s’agit d’une intervention chirurgicale visant à stabiliser l’épaule lorsque celle-ci se luxe vers l’avant.

Cette opération se déroule par arthroscopie c’est à dire par chirurgie mini-invasive avec seulement 2 à 3 cicatrices de 5 millimètres autour de l’épaule. Elle consiste à réparer le labrum qui est déchiré et à retendre la capsule articulaire qui est l’enveloppe de l’articulation.

Désinsertion du labrum (vue latérale)
Réinsertion du labrum par arthroscopie (vue latérale)
Aspect final de la réinsertion du labrum (vue latérale)

Quelles sont les limites de l’opération ?

L’objectif de l’intervention de Bankart est de stabiliser au maximum l’épaule. Toutefois, une récidive de luxation est toujours possible notamment en cas choc important ou d’un mouvement particulièrement violent. La récidive dépend de l’état de l’articulation au moment de l’opération et de l’utilisation qui est faite de l’épaule dans la vie de tous les jours.

Le taux de récidive de luxation après une intervention de Bankart est d’environ 10 à 15 %. Il peut être diminué si l’on réserve cette opération aux instabilités récentes sans lésions osseuses chez des patients peu sportifs et sans hyperlaxité.

Quels sont les risques si on ne traite pas ?

Si on ne traite pas, l’épaule risque de se déboiter de plus en plus souvent pour des mouvements de plus en plus anodins. Ces déboitements entraînent des dégâts de plus en plus importants qui peuvent être à l’origine d’un mauvais vieillissement de l’épaule (arthrose) et rendre la chirurgie moins efficace.

DÉROULEMENT DE L’INTERVENTION :

Avant l’intervention

L’intervention est précédée d’une consultation d’anesthésie et d’un bilan préopératoire visant à vérifier que le patient est physiquement apte à se faire opérer et à minimiser le risque de complications post-opératoires.

L’intervention

L’intervention se déroule dans un bloc opératoire conforme à des normes strictes de propreté et de sécurité. Le patient est allongé sur le coté, le bras du côté opéré étant en légère traction. La durée de l’intervention est d’environ 1 heure. Cette intervention se déroule sous anesthésie générale. Elle est souvent associée à un bloc anesthésique inter-scalénique qui est une anesthésie complémentaire qui maintient l’épaule et le bras endormis pendant plusieurs heures et limite les douleurs post-opératoires.

L’intervention se déroule par arthroscopie qui est une technique chirurgicale mini-invasive permettant de réaliser l’opération par 2 à 3 petites ouvertures de 5 millimètres situées autour de l’épaule. Un dispositif miniaturisé optique-caméra est introduit dans l’articulation qui permet de suivre sur un écran vidéo les gestes effectués dans l’épaule.

L’intervention se déroule dans un bloc opératoire conforme à des normes strictes de propreté et de sécurité. Le patient est allongé sur le coté, le bras du côté opéré étant en légère traction. La durée de l’intervention est d’environ 1 heure. Cette intervention se déroule sous anesthésie générale. Elle est souvent associée à un bloc anesthésique inter-scalénique qui est une anesthésie complémentaire qui maintient l’épaule et le bras endormis pendant plusieurs heures et limite les douleurs post-opératoires.

L’intervention se déroule par arthroscopie qui est une technique chirurgicale mini-invasive permettant de réaliser l’opération par 2 à 3 petites ouvertures de 5 millimètres situées autour de l’épaule. Un dispositif miniaturisé optique-caméra est introduit dans l’articulation qui permet de suivre sur un écran vidéo les gestes effectués dans l’épaule.

Après l’intervention

L’épaule est endormie par le bloc inter-scalénique pendant 12 à 18 heures. Les médicaments et le glaçage participent également efficacement à la prise en charge des douleurs post-opératoires.

L’opération peut se dérouler en ambulatoire (sortie le jour même de l’opération) ou en hospitalisation courte de 1 à 2 jours. A la sortie de la clinique, le patient opéré peut directement regagner son domicile.

L’épaule est maintenue dans une écharpe orthopédique pendant 6 semaines. La rééducation est débutée précocement dans la semaine suivant l’intervention. Elle est initialement douce et passive pour éviter que l’épaule ne s’enraidisse. Elle est intensifiée à partir de la 6ème semaine post-opératoire et s’achève le plus souvent au 3ème mois suivant l’intervention.

Une consultation avec radiographies de contrôle est programmée avec le chirurgien dès la sortie du patient de la clinique. Elle a lieu 4 à 6 semaines après l’intervention et son but est de vérifier qu’il n’existe pas de complication précoce et notamment pas d’infection.

Une seconde consultation de contrôle est en général souhaitable environ 3 mois après l’opération.

La durée de l’arrêt de travail est variable et dépend de la profession. Il est en général compris entre 1 mois ½ et 2 mois. Il est plus long en cas de travail manuel.

La conduite automobile est reprise 2 mois après l’intervention.

La reprise des sports utilisant l’épaule opérée se fait entre 4 et 6 mois après l’intervention.

LES RISQUES LIÉS À L’INTERVENTION

Le risque nul n’existe malheureusement pas en chirurgie. Toute intervention comporte des risques et a ses limites. Il faut les accepter ou sinon ne pas se faire opérer. Toutefois, si une intervention vous est proposée, c’est que le chirurgien et le médecin-anesthésiste estiment que le bénéfice attendu est nettement supérieur au risque encouru.

Certains risques sont communs à tous les types de chirurgie. C’est le cas de l’infection où des microbes viennent envahir la zone opérée. C’est une complication heureusement rare mais qui, lorsqu’elle survient, nécessite une nouvelle intervention et la prise d’antibiotiques. Un hématome peut également survenir au niveau de la zone opérée. Il est habituellement évité ou limité par la mise en place d’un drain aspiratif en fin d’intervention qui sera retiré dans les jours suivant l’opération. Toutefois, en cas de saignement important au cours de l’intervention ou au décours de celle-ci, une réintervention pour stopper l’hémorragie ou une transfusion sanguine peuvent être nécessaires.

Des caillots de sang peuvent se former dans les veines du bras (thrombophlébite) ou des poumons (embolie pulmonaire). Si le médecin anesthésiste juge ce risque important, il vous donne un traitement pour l’éviter.

Dans de rares cas, l’épaule reste raide, chaude et douloureuse pendant de longs mois après l’opération. Cette complication qui s’appelle l’algodystrophie est imprévisible et est parfois longue à guérir.

D’autres complications plus rares peuvent également survenir. Des vaisseaux sanguins (artère, veines) peuvent être lésés accidentellement et nécessiter un geste vasculaire (pontage). Des nerfs peuvent également être accidentellement abîmés au cours de l’intervention avec un risque de paralysie ou de perte de sensibilité du membre opéré qui peuvent être transitoires ou définitives.

En cas d’inquiétude concernant l’intervention, n’hésitez pas à questionner votre chirurgien ou le médecin anesthésiste afin qu’ils répondent à vos interrogations.

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