ARTHROLYSE ANTÉRIEURE DE LA CHEVILLE
DÉFINITION DU CONFLIT ARTICULAIRE DE LA CHEVILLE
Le conflit articulaire de la cheville, également connu sous le nom de conflit antéro-latéral de la cheville, se réfère à une condition où il y a un frottement anormal entre les structures osseuses et/ou tendineuses de la cheville lors des mouvements articulaires. Ce frottement excessif peut entraîner une irritation, une inflammation et éventuellement des lésions des tissus mous de la cheville.
Le conflit articulaire de la cheville peut impliquer plusieurs structures anatomiques, mais il est le plus souvent associé à un frottement entre la malléole latérale (l’os de la cheville du côté externe) et les tendons du rétinaculum des fibulaires (tendons du muscle péronier) ou du ligament talofibulaire antérieur (ATFL). Ce conflit peut se produire lors de divers mouvements de la cheville, tels que la dorsiflexion (lorsque le pied se soulève vers le haut) ou l’inversion (lorsque le pied se penche vers l’intérieur).
Les causes possibles du conflit articulaire de la cheville comprennent :
- Anatomie anormale : Certaines personnes peuvent avoir une configuration anatomique de la cheville qui favorise le frottement excessif entre les structures osseuses ou tendineuses, augmentant ainsi le risque de conflit articulaire.
- Instabilité de la cheville : L’instabilité chronique de la cheville, résultant d’entorses récurrentes ou de laxité ligamentaire, peut entraîner un désalignement des structures articulaires, favorisant ainsi le développement d’un conflit articulaire.
- Surutilisation ou surcharge : Les activités physiques ou sportives qui impliquent des mouvements répétitifs de la cheville, tels que la course, le saut ou les sports de pivot, peuvent entraîner une surutilisation des tendons et des structures osseuses, augmentant le risque de conflit articulaire.
- Arthrite ou maladies inflammatoires : Certaines conditions inflammatoires telles que l’arthrite rhumatoïde ou la goutte peuvent entraîner un épaississement des tissus autour de l’articulation de la cheville, ce qui peut contribuer au développement d’un conflit articulaire.
Les symptômes du conflit articulaire de la cheville peuvent inclure une douleur localisée à l’avant ou sur le côté de la cheville, une sensation de frottement ou de clics lors des mouvements de la cheville, un gonflement et une sensibilité dans la région touchée, ainsi que des difficultés à effectuer certains mouvements de la cheville.
Le traitement du conflit articulaire de la cheville peut inclure des mesures conservatrices telles que le repos, la glace, la réduction de l’activité physique, la physiothérapie pour renforcer les muscles et améliorer la stabilité de la cheville, ainsi que des injections de corticostéroïdes pour réduire l’inflammation. Dans les cas graves ou réfractaires au traitement conservateur, une intervention chirurgicale peut être envisagée pour résoudre le conflit articulaire en éliminant les structures responsables du frottement excessif ou en réparant les lésions associées.
POURQUOI OPÉRER LE CONFLIT ARTICULAIRE DE LA CHEVILLE ?
La cheville est une articulation sollicitée en permanence qui permet le déroulé du pas lors de la marche, et lors de la course à pied.
La cheville est une articulation complexe composée d’un ensemble d’os et de ligaments, et lorsqu’une douleur se fait sentir, elle doit être traitée rapidement.
Seulement, lorsqu’il s’agit d’une usure précoce et importante comme dans le cas du conflit articulaire de la cheville, un simple traitement médicamenteux ne suffit pas et il faut envisager l’opération.
L’arthrolyse de la cheville permet de récupérer les facultés motrices de l’articulation et permettre au patient de renouer avec un certain confort au quotidien. En effet, l’opération doit être envisagée pour supprimer les douleurs et la gêne occasionnées lors de mouvements simples et d’ordinaire faciles à réaliser, mais aussi pour supprimer l’enraidissement de l’articulation.
L’arthrolyse ou l’opération du conflit articulaire de cheville permet de stabiliser la cheville et conserver une bonne mobilité.
DÉFINITION DE L’ARTHROLYSE DE LA CHEVILLE
L’arthrolyse de la cheville est une intervention chirurgicale qui consiste à sectionner la capsule et les ligaments pour que l’articulation retrouve sa mobilité, et à traiter les lésions du cartilage. L’opération est réalisée sous anesthésie générale ou sous anesthésie loco-régionale selon l’état de santé global du patient.
L’arthrolyse se réalise sous arthroscopie. On dit que c’est une opération mini-invasive.
L’arthrolyse sous arthroscopie permet de faire passer de petits instruments et des outils optiques après avoir réalisé deux petites incisions au niveau de l’articulation. Dans certains cas toutefois, une opération traditionnelle, dite « à ciel ouvert » avec une incision plus importante, peut être préconisée. Lors de cette opération, le chirurgien nettoie l’inflammation dans l’articulation et rabote les parties osseuses qui sont responsables du conflit articulaire à l’intérieur de la cheville. L’arthrolyse de la cheville doit être suivie de rééducation pour éviter que le patient ne souffre de récidive de raideurs dans la cheville.
LA RÉÉDUCATION POST-OPÉRATOIRE ET LA REPRISE DES ACTIVITÉS
La rééducation post-opératoire à la suite de l’arthrolyse doit se faire dès le lendemain de l’opération à l’aide d’un kinésithérapeute, qui aide le patient à se lever et à marcher.
Durant les premiers jours, le patient peut se déplacer à l’aide de cannes.
Si la rééducation est bien réalisée et suivie assidument, les cannes pourront être abandonnées rapidement.
Dans la plupart des cas, le patient peut espérer reprendre la conduite au bout de 3 semaines après l’opération. En fonction de la pénibilité de la profession, le patient peut reprendre le travail au bout d’un mois.
En effet, un emploi plus calme comme un emploi administratif peut être repris aux alentours des quatre semaines post-opératoire, tandis qu’une activité professionnelle plus physique devra faire l’objet d’un avis médical préalable à la reprise du travail. Au bout du deuxième mois après l’arthrolyse de la cheville, le patient peut envisager la reprise d’une activité physique, à condition que celle-ci ne soit pas violente.
RISQUES ET COMPLICATIONS DE L’ARTHROLYSE
Toutes les opérations de chirurgie comportent des risques et des facteurs de risques qui dépendent aussi de l’état de santé général du patient. Parmi les risques et les complications de l’arthrolyse, il faut noter la formation d’un hématome. Un hématome peut entrainer un saignement et nécessiter une évacuation.
Une infection peut aussi survenir mais elle reste cependant très rare car l’arthroscopie est une intervention chirurgicale qui limite le risque d’infection.
En cas d’infection, un lavage de l’articulation et la mise sous antibiotiques est préconisé. La phlébite fait partie des complications possibles, cependant, elle peut être rapidement traitée et maitrisée à l’aide d’anticoagulants.
De la même façon, lors de l’intervention, des nerfs entourant la cheville peuvent être blessés accidentellement ce qui occasionne une diminution de la sensibilité de la cheville et du pied.
Les inflammations peuvent résulter d’une algodystrophie, une complication rare mais qui peut entraîner des douleurs. Elle est généralement traitée de façon médicamenteuse. Aussi, des réactions inflammatoires peuvent être observées et ralentir l’efficacité de la rééducation.
RÉSULTATS ATTENDUS DE L’ARTHROLYSE
L’arthrolyse est une opération chirurgicale qui peut permettre au patient de retrouver une mobilité convenable au niveau de l’articulation.
La reprise d’une marche normale peut être observée à partir du premier mois post-opératoire.
Quelques cas laissent apparaitre de petites lésions cartilagineuses mais elles sont traitées à l’aide d’un traitement médicamenteux. Dans 90% des patients opérés de l’arthrolyse de la cheville, les résultats sont plus que satisfaisants avec une disparition des douleurs et de la gêne au niveau de l’articulation.